La chorégraphie, le scénario et le film à venir The Smile Club s’inspirent de pratiques psychiatriques présumées à Budapest, en Hongrie, pendant la Grande Dépression. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la ville a acquis la réputation d’être la « ville des suicides ». Une école a été ouverte avec un objectif simple : apprendre à la population à sourire, l’idée étant que cela déclencherait une plus grande production de sérotonine et permettrait de guérir une ville appauvrie, collectivement traumatisée par la guerre, de l’envie généralisée de mettre fin à ses jours.
The Smile Club examine à la fois l’attrait de cette idée et son absurdité : il semble étrange, rétrospectivement, de confondre le soulagement temporaire d’un sourire forcé avec l’expérience d’un bonheur authentique. Il semble encore plus absurde de confondre le remplacement lent et autonome des schémas de pensées négatives à la suite de traumatismes dus aux traitements carcéraux qui étaient courants dans l’histoire de la psychiatrie. Pourtant, on conseille toujours aux personnes déprimées de sourire davantage. The Smile Club imagine une version fictive de cette expérimentation du sourire forcé.
Alexandre Carlos, Charles-Alexis Desgagnes, Emanuelle Martin, Geneviève Gagné, Janelle Hacault, Marco Edouard, Sara Harton.
Crédit photo performance: Damian Siqueiros