Pour la troisième fois, le chorégraphe brésilien Alex Neoral vient au Festival Quartiers danses (FQD) avec sa compagnie Focus Cia de Dança afin de présenter son triptyque sur la musique de Jean-Sébastien Bach. Il propose une soirée un peu spéciale, puisque celle-ci sort des salles de danse habituelles et s’installe à la salle Bourgie.
« J’ai rencontré Rafik Hubert Sabbagh, le directeur artistique du Festival Quartiers danses, en 2015. Il était alors en visite à Rio de Janeiro et m’a tout de suite proposé de créer une pièce pour la salle Bourgie », raconte Alex Neoral.
Dès sa première saison, il y a maintenant 11 ans, la salle Bourgie a accueilli d’autres formes d’art que la musique. « On programme occasionnellement du cinéma, du cirque, de la littérature… énumère Isolde Lagacé, directrice générale et artistique des lieux. Avec le FQD, ça s’est fait tout naturellement. Ainsi, on essaye de présenter au moins un spectacle à chaque édition. »
Pouvant accueillir jusqu’à 462 personnes, la salle Bourgie est une salle assez petite comparée à d’autres à Montréal. « Sur la scène, seules des petites formations peuvent être accueillies. On parle de 15-20 personnes maximum pour de la musique et moins d’une dizaine pour la danse », explique Mme Lagacé. Une limite qui convient tout à fait à M. Neoral, qui avait déjà monté deux pièces avec un nombre réduit de danseurs. « In-finito, je l’ai créée exprès pour le festival, et on l’a montrée une première fois en 2016 », explique le chorégraphe qui a fondé sa compagnie en 2000.
Pour Mme Lagacé, la salle Bourgie « est originale et très aimée par le public ». « Ses grands vitraux font que la luminosité change selon l’heure de la journée, puis les sièges sont très confortables, ça crée une atmosphère très intimiste. »
De plus, le caractère symbolique du lieu, qui est une ancienne église transformée en salle de concert, « plaît beaucoup » à M. Neoral. « Malheureusement, c’est l’inverse qui se passe au Brésil : les théâtres, les salles de concert… deviennent des églises. Et pas des églises historiques, des églises de fanatiques, c’est une honte », déplore-t-il.
L’inspiration primaire d’Alex Neoral, dans toutes ces créations, c’est la musique. Pour son programme triple, le fameux Jean-Sébastien Bach « a touché son coeur ». Une rencontre qui s’est pourtant faite tardivement, alors que M. Neoral était déjà un danseur professionnel. « Quand j’ai commencé à écouter ses oeuvres, je voyais la danse, la chorégraphie, les mouvements. Mon corps bougeait tout seul, dessinait dans l’espace. Bach est l’un des compositeurs qui me font créer facilement », livre celui qui a aussi monté plusieurs pièces sur
Extrait de l’article de la journaliste indépendante Léa Villalba, publié le 15 septembre 2022 dans le journal Le Devoir